Transcription témoignage "Plus qu’un déclic, tout un parcours vers l’engagement" par Amandine Gévas
Témoignage "Plus qu’un déclic, tout un parcours vers l’engagement" par Amandine Gévas
Moi, c'est Amandine, je suis Ingénieure pédagogique, formatrice, réalisatrice, monteuse et coordinatrice de projet.
J'ai fêté cette année mes sept années de freelancing, sept années où je suis passée de l'hyper spécialisation dans le domaine de la vidéo, avec toute une diversité d'acteur·rice·s, à un large éventail de projets, de sensibilisation, de formation et d'ingénierie de formation de l'échelle macro à micro, essentiellement tournés vers le secteur de l'impact.
Y a-t-il eu un vrai déclic de mon engagement ? J'ai l'impression que ce dernier s'est plutôt fait au long cours.
Depuis le début de mon activité professionnelle, j'ai été engagée dans l'économie sociale et solidaire. Dans ma famille, l'engagement fait partie du quotidien, ma mère était professeure des écoles, dévouée complètement à ses élèves, mon père était agent hospitalier, entre son engagement dans son travail pour accompagner et former les personnes avec qui il travaillait, et son engagement personnel dans de nombreuses associations, toujours au service des gens. Ou alors ma grand-mère, que je voyais bénévole dans de multiples actions organisées dans ma ville et toujours au service des plus précaires.
Ce n'est donc peut-être pas si anodin si mon tout premier travail fut dans le secteur associatif, il alliait déjà formation, vidéo et engagement social.
Ma prise de conscience écologique, elle, est arrivée un petit plus tard, à cause d'un voyage pas du tout écologique à plus de 15h de vol d'ici et un drame familial, la perte de mon petit frère qui m'a fait comprendre que la vie pouvait être courte, qu'elle était fragile et précieuse et qu'il ne fallait pas toujours remettre nos projets et nos idéaux à un futur hypothétique.
Il y a eu aussi des conférences, des discussions, des vidéos, des lectures qui m'ont fait passer d'une vraie angoisse à la torpeur puis la colère, mais c'est l'envie d'un passage à l'action qui a été la plus forte. J'ai quitté alors mon job en CDI à l'époque qui me prenait beaucoup de temps pour me lancer en tant que freelance dans la formation (toujours) et surtout afin de pouvoir mieux gérer mon temps et mes projets personnels en parallèle de mon activité professionnelle.
Je suis alors devenue animatrice pour la fresque du climat, puis je me suis lancée dans un projet de réhabilitation d'une vieille ferme de la manière la plus écologique possible dans le sud du Morvan. J'ai aussi débuté mon activité dans le monde de la formation. J'ai travaillé dans pas mal d'institutions pour former leurs acteurices à la vidéo et j'ai conçu des dispositifs de formation, sans en avoir le diplôme et puis j'ai eu besoin de valider toutes ces nouvelles compétences en devenant ingénieure pédagogique.
Mais, de plus en plus, je ressentais le besoin de relier mon engagement et ma transition écologique à l'échelle professionnelle. J'ai quitté la région parisienne pour m'installer en pleine campagne, en Saône-et-Loire, sur un territoire magnifique, mais très peu peuplé, le Morvan. La ville n'était plus pour moi et j'y ai trouvé le calme et la proximité avec la nature qui me manquaient depuis longtemps. C'est à ce moment-là que j'ai rejoint le bureau d'1.5 learning, un collectif de pédagogues engagé·e·s pour la préservation de l'habitabilité de notre planète.
C'est au travers de rencontres, d'échanges, de partage d'expériences, de missions compliquées, que j'ai pu trouver de plus en plus la force de renoncer à des missions non-alignées avec mes valeurs écologiques et à me tourner vers des missions à impact, avec l'envie forte de m'ancrer à l'échelle locale.
J'oscille depuis entre différents projets qu'ils soient bénévoles ou en freelancing, avec toujours de multiples casquettes : coordinatrice, cheffe de projet, conseillère et ingénieure de formation, facilitatrice ou formatrice.
Et depuis, j'ai toujours cette phrase qui résonne en moi, si tu te dis que quelque chose n'existe pas là où tu vis est que c'est dommage, pourquoi tu ne pourrais pas être de celleux qui construisent ce qui manque ?
C'est comme cela que depuis deux ans je me suis lancée avec une super équipe, à l'échelle locale, dans la création un peu folle d'une école de la transition écologique pour la Nièvre (les écoles ETRE). C'est un projet qui relie absolument tous les points qui me donnent envie de me lever le matin : de la transition écologique, du lien social, de la redynamisation territoriale, du pouvoir d'agir et la possibilité de mettre mon énergie au service d'un projet qui construit le monde de demain !